8°- Volonté de respecter une autorité équitable

Nous le constatons un peu partout dans le monde. Le citoyen d’aujourd’hui n’est plus aussi docile et crédule que l’était son grand-père. Il faut reconnaître qu’il est « hyper »  informé. Cela entraine un effet de masse informationnelle qui génère une auto censure par le principe de la pensée unique et de l’association à son groupe social. N’importe quel gamin, quel que soit son milieu social, a dans sa poche un outil qui lui fournit plus d’information en direct qu’en avait le Président Ronald Reagan en 1985. Nous savons que les 2 000 messages publicitaires que nous subissons chaque jour brouillent notre pouvoir décisionnel en y introduisant de la confusion. Au final, nous pensons être connectés à l’information alors que nous n’en percevons qu’une infime partie. Cette surabondance est en phase critique  ; « l’Alkémien » sature au point qu’il finit par se couper pour mieux trier. Si le citoyen moderne possède plusieurs bacs poubelles avec des couleurs différentes, notre  « Alkémien » fait lui aussi son tri. Pour commencer, il allume de moins en moins son téléviseur. Ensuite, il se désolidarise des grands médias au profit de médias communautaires et plus ciblés. Cela suscite de profondes inquiétudes auprès des fournisseurs de contenus. Si la télévision est moins suivie, quid des annonceurs publicitaires qui la font vivre ? Adieu la légitimité d’un système qui dépend de son financement.

L’avenir de notre humanité inquiète l’«Alkémien » qui s’enracine dans la conscience et s’indigne. Il refuse qu’on torture des animaux pour remplir les rayons des supermarchés et il agit en conséquence. De plus en plus d’enseignes commerciales retirent des rayons les marques dont les volailles ne sont pas élevées de manière équitable. Il boycotte  les enseignes qui s’évertuent à nous empoisonner avec des OGM, ou qui emploient des enfants dans leur process de fabrication. Les grandes marque ont redoublé de vigilance et se sont dotées d’un service de communication de crise en cas de dénonciation pour pratiques douteuses. « L’Alkémien » est un être qui vit en conscience et s’interroge sur les conséquences de ses décisions. Il refuse ce que Stanley Milgram avait appelé « L’état d’agentisation[1] ». Il n’est plus seul.Il sait que ses choix vont impacter le monde d’aujourd’hui,  celui de demain et d’après-demain. Il intègre dans chacune de ses décisions l’autre, celui avec qui il vit, mais aussi celui qui est à l’autre bout de la terre. On pourrait même affirmer qu’il est conscient de celui qui n’est pas encore né… et pourquoi pas, de celui qui est déjà mort. Car le respect du vivant passe aussi par le respect de ceux qui nous ont précédés.