Nous avons tous ressenti ce sentiment d'imposture ou d'illégitimité dans la réussite d'une action ou dans une promotion. Selon certaines statistiques 70 % de la population sera un jour ou l'autre touché par ce phénomène. Le terme « Syndrome de l'imposteur » est inventé par deux psychologues cliniques Pauline Rose Clance et Suzanne A. Imes en 1978. On le qualifie de fantasme masochiste sapant les mécanismes narcissiques parasitant l'existence du sujet affecté.

Selon le magazine Futura Santé[1] pour traiter ce syndrome il convient de ne pas le traiter comme une pathologie. Chacun peut tenter de s'en sortir par lui-même. Cependant, lorsque la situation devient invivable, une consultation peut s'avérer nécessaire. Un accompagnement de type « coaching » permettra de travailler sur la culpabilité ou sur le fait de ne plus dépendre du regard des autres. Une psychothérapie « comportementale et cognitive » peut aussi être indiquée, notamment lorsque les troubles associés sont importants (troubles anxieux notamment). En effet, ces « imposteurs » sont souvent leur propre tyran et vivent dans la peur que tout s'écroule.

Il semblerait que les femmes soient plus touchées par le syndrome de l'imposteur qui est le second nom de ce syndrome. Les symptômes visibles se caractérisent par la sensation de tromper l’entourage. C'est ainsi que pourrait être décrit le syndrome de l'imposteur. Le sujet concerné estime par conséquent que, s'il réussit, ce n'est jamais grâce à ses propres qualités, mais par chance, par malentendu ou par hasard. Stéréotypes sociaux obligent. Il est difficile de dire où se trouve la frontière entre le syndrome de l'imposteur et la mauvaise estime de soi ?

« Après avoir évoqué l’« Effet Dunning-Kruger » qui se manifeste par l’outrecuidance des incompétents, il était logique d’envisager le contraire avec ceux qui doutent. Comme nous l’avons compris, ce syndrome peut se manifester de manière passagère. A la différence des autres effets ou syndromes, sa manifestation est avant tout ressentie par l’intéressé lui-même. Souhaitons donc bon courage à ceux qui traversent cette épreuve en espérant qu’ils en sortent au plus vite. » 

Aujourd'hui une des co-découvreuses, Pauline Rose Clance, déplore que ce sentiment soit classé dans la catégorie des syndromes et soit parfois traité comme une pathologie. Elle a récemment déclaré que si c’était à refaire elle emploierait le terme d’«expérience de l’imposteur», afin d’insister sur le fait qu’il s’agit davantage d’un mécanisme psychologique que tout le monde est susceptible de vivre un jour. Elle revient donc aussi sur sa première hypothèse qui n’attribuait le phénomène de l’imposteur qu’aux femmes, reconnaissant aujourd’hui que les hommes sont tout aussi susceptibles de relier leur succès « à des facteurs extérieurs à leurs habilités propres »[2]. (Suite dans le livre...)

[1] « Syndrome de l’imposteur » https://tinyurl.com/FuturaSante-Syndrome

[2] Slate « Le syndrome de l’imposteur n’existe pas » https://tinyurl.com/syndromimposteur-Slate