La mode veut que nous soyons devenus des humains multitâches. Il n’en est rien, la dispersion est le pire ennemi de la productivité. Dans les années 50, l’économiste suédois Sune Carlson[1] a démontré que les cadres étaient dérangés en moyenne toutes les 20 minutes. Les récentes études démontrent qu’ils le sont désormais toutes les 12 minutes. Cet incessant rythme d’arrêt-reprise nous rend grandement improductif.

Selon la Loi de Carlson, un travail séquencé sera moins efficace que le regroupement de tâches homogènes durant des périodes prédéfinies. Pour l’exemple, un traitement 2 à 3 fois par jour des courriels sera plus productif qu’un traitement au fil de l’eau selon l’arrivée des messages.

« La mode depuis quelques années est à l’open space, ce bureau ouvert présente sans aucun doute de nombreux avantages, mais il entraine un inconvénient majeur, celui d’être dérangé à tout instant. Nos nombreux outils, tel que courriel, SMS, Messenger, Skype, WhatsApp… et bien sûr le téléphone est de nature à ralentir considérablement notre productivité et notre concentration. Comme d’habitude tout est questions d’organisation. Il est conseillé de regrouper les tâches et gérer au mieux les outils de communication. »

Lors de ses travaux, Sune Carlson écrit dans son ouvrage Executive Behaviour[2] : « Un travail réalisé en continu prend moins de temps et d'énergie que lorsqu'il est réalisé en plusieurs fois ». Le principe est aisé à comprendre, chaque interruption engendre une phase de transition très chronophage qui ralenti considérablement la productivité par son morcellement. Si nous parlons du travailleur, cela engendre chez lui une source de stress non négligeable qui accentue la détérioration de la productivité. (Suite dans le livre...)



[1] (Né le 8 avril 1909, Gnesta – Suède et mort le 22 septembre 1999)

[2] Editions Acta Universitatis Upsaliensis (août 1991) ISBN-10: 9155424856