L'expérience la plus célèbre sur le conformisme est sans nul doute celle menée par Solomon Asch[1] au siècle dernier. Son but vise à déterminer comment un individu placé dans un groupe peut se laisser influencer et changer d'opinion face à une évidence dont le groupe soutient le contraire.

Cette expérience eu lieu en 1951 au Swarthmore College en Pennsilvanie (USA). Ces travaux sont encore utilisés par de nombreux chercheurs. Les applications comprennent l'étude des effets de conformité selon l'importance de la tâche, l'âge, le sexe, et la culture des sujets.

L'expérience consistait à inviter des groupes de huit étudiants masculins à un exercice simple de perception visuelle. En réalité, tout comme pour l'expérience de Milgram sur la soumission à l'autorité, tous les participants sauf un étaient des acteurs. Le véritable objectif de l'étude était de vérifier si les réponses identiques des sept premiers répondants (acteurs complices), avec une réponse fausse, pouvait influencer le 8ème (cobaye).

Les 8 candidats étaient tous assis sur une seule ligne face au tableau. On présentait deux cartes dont la première représentait une ligne noire d'une certaine hauteur. Puis la seconde carte présentait 3 lignes, A, B et C avec des hauteurs différentes. La question était : « Laquelle des 3 lignes correspond à la hauteur de la carte n°1. » Aucune erreur n'était possible. Les 7 acteurs connaissaient tous la bonne réponse.

On demandait ensuite à chaque participant d'énoncer à voix haute laquelle des 3 lignes correspondait à la longueur de celle de la première carte. Avant l'expérience, tous les acteurs complices avaient reçu des instructions détaillées sur la manière de répondre pour chacun des 18 tests. Durant les premiers tests, tout le monde adoptait la même bonne réponse. Puis progressivement, les 7 acteurs complices choisissaient une réponse incorrecte jusqu'à répondre faux à l'unanimité. Le cobaye était systématiquement le 8ème à répondre, cela permettait ainsi de tester son influence face au groupe. Au total, 75% des participants donnèrent au moins une réponse incorrecte sur 12 essais critiques. (Suite dans le livre...)

 

La conclusion d’Asch est que l'individu va se conformer avec le groupe pour éviter le conflit. Il fait le choix entre sa réponse qu’il sait bonne et sa peur d'être rejeté par le groupe s’il se désolidarise en affirmant sa différence.



[1] (Né 14 septembre 1907 à Varsovie - Pologne et mort 20 février 1996 à Haverford - Pennsylvanie) Psychologue d'inspiration Gestaltiste et un pionnier de la psychologie sociale.