Cette loi est sans aucun doute la plus célèbre de toutes les lois. La France l’a associé au principe mystérieux de la « Loi de l’emmerdement maximum ». Cela n’est pas totalement vrai… mais, ce n’est pas non plus totalement faux. L'écrivain Mark Twain avait écrit en son temps « La catastrophe qui finit par arriver n'est jamais celle à laquelle on s'est préparé. » Il était trop tôt pour donner naissance à la Loi de Murphy. Nous y reviendrons plus en détail, mais reprenons l’histoire depuis le début.

Edward Aloysius Murphy Jr.[1] était un ingénieur en aérospatiale américain qui travailla sur les systèmes de sécurité de la défense américaine. En 1949, à la base aérienne d’Edwards en Californie, les officiers menaient des tests sur le projet MX981 pour évaluer une fois pour toutes, le nombre de G maximum (la force de gravité) qu'un être humain pouvait supporter. Ils espéraient que leurs conclusions pourraient ainsi être appliquées aux futures conceptions d’avions. L’autre question qui se posait était : « Oui ou non, un pilote peut-il s’éjecter d’un avion supersonique ? »

L’équipe du projet utilisa un chariot roulant baptisé « Gee Whiz » pour simuler la force d’impact lors d’un accident d’avion. Ce chariot s’élança à plus de 200 km/h sur une piste d’environ 1 km, puis il s'arrêta brutalement en moins d'une seconde. Le problème à résoudre était de savoir jusqu’à quel point un être humain pouvait supporter une force maximale. L’expérience imposait donc un être vivant en chair et en os pour effectuer ce test. C’est ainsi que Murphy assista à l’un des tests en apportant une innovation. Il s’agissait d’un ensemble de capteurs pouvant être appliqués au harnais qui maintenait le Dr Stapp[2] sur le chariot. Ces capteurs étaient capables de mesurer de manière très précise le nombre de G supportés lors d’arrêts brusques du chariot.

Rien ne se passa comme prévu. Murphy relia ses capteurs au harnais qui traduisit une valeur nulle, car tous les capteurs avaient été mal connectés. Pour chaque capteur, il y avait deux manières de les connecter, et chacun était mal branché. Lorsque Murphy découvrit l'erreur, il suggéra l’énoncé suivant : « S'il y a deux manières de faire quelque chose, et que l'une de ces deux façons peut provoquer un désastre, il le fera immanquablement ».

Lors d'une conférence de presse, le Dr Stapp, qui était connu pour son sens de l'humour, reconnu que la réussite de l’expérience était dû à la « Loi de Murphy ». Il développa à la presse que cela signifiait : « Tout ce qui peut mal tourner va mal se passer ». C'était ainsi que ce principe devint populaire, car cette loi fit ensuite son apparition dans les publications aérospatiales et peu à peu s’introduisit dans la culture populaire, notamment en devenant un livre dans les années 1970. (Suite dans le livre...)



[1] (11 janvier 1918 – 17 juillet 1990)

[2] https://www.letemps.ch/sciences/john-paul-stapp-freinait-plus-vite-ombre